dimanche 22 janvier 2023

Major Tom

1967-1968-1969.

David Bowie est au cinéma. La cathédrale moderne où tout est possible. Les années 60 en arrivent à leur conclusion et Bowie est, comme pas mal tout le monde, complètement flabbergasté devant le film 2001: A Space Odyssey, de Stanley Kubrick. Les images de l'espace sont imprégnées dans sa tête, mais David s'intéresse aussi à l'espace intérieur. Il y lit une solitude qui lui est aussi sienne. Sa carrière musicale ne va nulle part. En 9 ans, il a fait partie de 8 bands et a travaillé en solo. Il a été abandonné par sa maison de disque, pire, il a été quitté par sa vraie première grande amoureuse, qui lui a préféré un autre homme, en Norvège. Aussi bien dire, une autre planète. 

David commence à esquisser un personnage d'astronaute dans sa tête qu'il appelle Major Tom. Il appelle ce qu'il compose Space Oddity. Plusieurs diront que c'était une opportuniste tentative d'essayer de faire un peu de sous sur un immense succès cinématographique. Peut-être. Mais il y a plus. David Bowie a passé les années 60 à essayer de se lancer dans l'espace musical. Il a essayé de chanter tous les styles, et quand il l'a fait, il a ouvert sa bouche et non son âme. Ça changera avec Space Oddity qui a moins à voir avec un astronaute qu'avec lui-même. C'est une confession émotive qu'il gardait en lui depuis qu'il était enfant. "Je suis Major Tom" dira-t-il dans le futur. Me voilà dans mon espace cosmique et personne ne comprend ce que j'y fais. 

C'est pas étonnant que Bowie démarre sa carrière avec un pied dans l'alors presqu'inexploré espace. Bowie façonnera l'entièreté de sa carrière à même ce qui s'en vient. Tout le temps quelques coups en avance sur les autres. Commencing coutndown, engine's on. Bowie est prêt à être catapulté plus haut. Le voyage l'amènera loin.

Le 1er juin 1967, Sergeant Pepper's Lonely Heart Club Band, des Beatles est lancé et révolutionne le monde de la musique à jamais. Par sa pochette. Pour avoir fait chanter les 4 membres du groupes sur une même galette. Pour y avoir inclus un morceau à saveur 100% indienne, à la sitar. Pour avoir coupé plusieurs silences entre les morceaux afin de créer l'illusion que c'est une symphonie continue. Pour avoir caché des choses illicites dans les titres. Pour tant de choses, cet album est largement considéré comme l'un des meilleurs de tous les temps. Le même jour, un album sans titre appelé simplement David Bowie est aussi lancé. Et largement ignoré. Bowie lui-même le dénigrera avec le temps. Mais cet album n'est pas si mauvais. Il pointe des audaces qui rendraient Ziggy Stardust fier.

Toujours impressionné par une panoplie de styles, il lancera un album qui tire pas mal dans toutes les directions. C'est ce que la plupart lui reprocheront, le manque de focus sur la direction de l'album. Donovan, The Kinks, The Beatles, The Rolling Stones, Pink Floyd baignent les nouveaux sons d'un certain psychédélisme depuis un an. Bowie y garde une oreille plus qu'attentive. Bowie n'a pas de formation musicale, mais il compose en s'inspirant des mélodies qu'il aime comme cet album des Beach Boys qui est si bouleversant, et choisit de placer sa voix comme le fait l'acteur anglais Anthony Newley. Leurs voix son presque identiques. Tellement que Newley en sera lui même, plutôt agacé. 

Son premier effort sur disque reste sombre. Peuplé de vignettes sordides de gens seuls et de comptines d'enfances glauques. Un titre est inspiré du meurtre d'un enfant de 10 ans. Un autre est le portrait d'un alcoolique qui tisse des liens avec des enfants jusqu'à ce que les voisins l'accusent de pédophilie et la chasse du quartier. Mais d'autres morceaux sont déjà des avant-goûts de Diamond Dogs ou The Rise & Fall o Ziggy Stardust & The Spiders From Mars. David parle d'un futur où la race serait contrôlée par les avortements sélectifs. Il chante aussi les héroïnes de la Guerre. Mais la morceau qui fera jaser est grotesque. C'est le premier single choisi et ça plait ou ça mortifie. C'est surtout risible. 

Les écrits de J.R.R. Tolkien sont découverts et rendus publics à la fin des années 60 et ceci ouvre la porte à un univers fantaisiste qui en inspirera plusieurs et pour longtemps. Bowie ne fait pas exception. Entre la parodie et le mystique, (The Rolling Gnomes ? really ?) Bowie y inclut une voix de gnome rieur qui donne l'impression que les Chipmunks s'invitent sur l'album. Sans surprises, ce single sera le 8ème de suite à passer dans le beurre pour les radios ou ailleurs. Pire encore, quand Bowie fera du plus sérieux, dans le futur, ce sera un peu un boulet pour lui. Les critiques ne seront pas trop vilaines pour ce premier effort, mais Bowie n'aura qu'un mot pour ce premier disque: "cringe". (à faire grimacer)

Créatif pour un jeune homme de 19 ans sera aussi dit de lui. Ça encourage David. Mais intimement, à la maison. Terry, 30 ans, va de mal en pis. Il est de plus en plus victime de maladie mentale. Depuis son retour de l'armée, à la fin des années 50, Terry n'était plus du tout le même. Les épisodes de psychoses devenaient plus fréquents et toujours plus dérangeants. Quand David amène son demi-frère voir un spectacle de Cream, en juillet 1967, il ne réalise pas que le psychédélisme et le bruit le ramènera mentalement à la guerre. Terry tremble de tout son corps et, tous deux forcés de quitter les lieux, Terry s'effondre rendu dehors, en transe. Convaincu que le sol s'ouvrira sous lui et que le feu en sortira. David en sera horrifié. La maladie mentale est si taboue, en 1967, que personne n'en parles. David ne sait pas quoi faire. Les gens atteints de maladie mentale, à cette époque, sont souvent simplement envoyés dans des asiles, sans qu'on essaie de comprendre quoi que ce soit. Les asiles sont presque comparables aux prisons. Terry prends des longues marches et disparait pendant plusieurs jours. Il a des vision de Jésus Christ. Il disparait plus d'une semaine et est retrouvé dans une épicerie, hagard et sale, demandant poliment si il pouvait manger un fruit. On place Terry avec ses parents jusqu'à ce qu'un nouvel arrangement soit trouvé. David y était inconfortable, mais la présence de son frère et l'atmosphère qu'il installait rendait l'endroit pire encore. L'été 1967, David quitte donc la maison familiale, à 20 ans. À l'été 1967. 

Il sera hébergé par son nouveau gérant, Ken Pitt, un homme charmant, qui avait représenté Duke Ellington, Frank Sinatra, Judy Garland et même Anthony Newley. Il avait d'abord refusé quand on lui avait demandé de prendre David comme client. Mais après avoir entendu sa musique, il avait changé d'idée. David habite chez Ken. Dont l'intérêt pour le jeune homme de 20 ans est plus que musical. Bowie se promène parfois nu chez Pitt et celui-ci ne peut que remarquer son long appareil sexuel. Ça lui plait beaucoup. David Bowie n'était pas gay. Il était sexuellement opportuniste. Il savait comment jouer avec l'ambiguïté et savait que la curiosité vend. David comprend vite que Pitt le désire sexuellement. Et il joue la précieuse avec lui. Pitt sera son mentor culturel. Films, spectacles, musiques, peinture, livres, Pitt lui présente tout ce qu'il devrait connaître, selon lui. Oscar Wilde, Evelyn Waugh, William Butler Yates, Egon Schiele, Eric Gill, Bowie dévore tout ce qu'on lui présente. Son extrême curiosité sera parente avec la mienne. Ken lui apprendra aussi l'art de se vendre. Ne jamais s'obstiner avec un intervieweur. Et toujours lui donner ce qu'il veut entendre. Toujours se rappeler que tu parles à tes fans, au travers d'un(e) autre. Plusieurs fois, Pitt surprend David fouiller dans ses affaires ou écouter au téléphone les conversations que Pitt fait, afin d'en savoir toujours plus sur les rouages du métier. 

Pitt amène un soir David dans une soirée de cocktails afin qu'il se fasse connaître un peu. Bowie y fait une scène en s'amourachant d'une femme sur place et en se minouchant très publiquement au point que tout le monde les remarque et se demande si ils vont baiser publiquement. Pitt en sera outré. Ce n'est pas l'attention qu'il voulait poser sur lui devant les bonzes de l'industrie musicale. Pitt reçoit le premier album des Velvet Underground, l'écoute, mais n'aime pas. Il est davantage du type Judy Garland. Toutefois, Bowie entend aussi et ADORE. Comme Tutti Frutti quelques années avant, cet album change sa vie. Les sons s'impriment de manière permanente dans sa psyché, comme Low le fera pour moi, des années plus tard. Lou Reed importe en Angleterre la poésie des rues de New York comme peu le font alors. De plus Andy Warhol traine autour du band, il est leur gérant et le concepteur de leurs pochettes. Reed, Cale, Morisson, Tucker le bouleverse et lui font oublier les tubes d'alors qu'il trouve souvent insipides. La musique pop veut te faire sentir bien. Cette musique du Velvet voulait te faire sentir n'importe quoi. David est séduit par l'idée que la musique de VU se moque complètement de plaire à quiconque. Il enregistrera un demo de I'm Waiting For The Man, mais c'est jugé trop anti commercial et sera placé sur les tablettes. 

Comme tous ses démos, à cette époque. 

David était désespéré d'enfin prouver sa valeur. Il essaie d'être une révolution à lui tout seul, mais principalement, ils désorientent pas mal tout le monde. Sans trop savoir quoi faire avec lui, la maison de disque le place alors avec le petit nouveau, un gars de Brooklyn qui vient d'arriver en Angleterre. Il y était car il travaillait avec Marc Bolan. Pitt trouve que Tony Visconti pourrait avoir un talent pour travailler avec des artistes bizarres comme Bolan ou Bowie. Il ne se trompe pas. Visconti et Bowie s'entendent tout de suite. On jase Zappa. Une amitié pour la vie est semée. On enregistre Let Me Sleep Beside You qui sera aussi jugé trop risqué pour l'époque. Ses compositions sont offertes à Judy Collins, Jefferson Airplane, Big Brother & The Holding Company, Peter, Paul & Mary. Mais toujours rejetées. Avec sa carrière musicale qui fait du surplace, Pitt lui suggère de faire du cinéma. Pas fou. Il jouera une variation du Portrait of a Young Artist sous la direction de Micheal Armstrong. Il découvre alors qu'il adore jouer des rôles. (Enregistrer pour plus tard). Pitt s'en réjouit et le pousse à jouer. Mais Bowie préfère autre chose...le mime. Au grand désarroi, de tous. 

Pitt avait envoyé le premier album de Bowie à une douzaine de ses contacts, dont le mime Lindsey Kemp, qui avait été un élève du mime Français Marcel Marceau. Kemp se présente comme celui qui boit jusqu'à ce qu'il soit saoul, mange jusqu'à ce qu'il soit plein, ne rencontre pas les gens, mais tombe en amour avec. Il tombe donc aussi, en amour, avec David. Bowie le sait. En jouera. Kemp fera jouer le premier album de Bowie aux intermissions de son propre spectacle de mime. Bowie en a vent. Va voir un de ses shows. Veut être sur la scène avec lui. Le sera. De 9 ans son ainé, chez Kemp, Bowie a l'impression d'entrer dans une chanson de Velvet Underground. Kemp l'introduit à Jean Genet et Jean Cocteau, Bowie lui fait découvrir le bouddhisme. Ils font un numéro ensemble sur scène. Bowie compose de la musique pour la troupe de mime de Kemp. Kemp est fou amoureux de David, mais David couche avec la costumière. Kemp, pense alors se suicider. En allant se noyer. Mais la mer est loin, et il ne trouve pas de transport pour s'y rendre. Il se tranche alors simplement les poignets. Mais pas trop. Juste assez pour qu'on s'intéresse à lui. 

David tombe ensuite très en amour. Son nom était Hermione Farthingale. Du moins, c'est ainsi qu'elle se présentait. Son vrai nom serait un secret éternel. Sa beauté est réelle. Elle cachait son côté hippie à sa famille de bourgeois. Elle avait la taille d'une danseuse, de longs cheveux plus roux que blonds, ils s'étaient connus dans le cours de ballet de Lindsey Kemp. Et ils s'étaient davantage connus lors un tournage pour la BBC. Kemp avait été engagé pour chorégraphier une scène de bal où Bowie & Farthingale était pairés. Ça leur prendra 5 minutes à tomber l'un pour l'autre. Même Kemp reconnait que leur chimie est réelle et leur laisse l'espace amoureux. Avec Ken Pitt, c'est plus douloureux. Bowie y habite toujours. Il ment les premières fois qu'il découche avec Hermione en lui disant qu'il va sur la montagne voir si il y a des objets volants non identifiés. Une excuse typiquement 60's...
The girl with the mousy hair

Assez vite, David emménage avec Hermione dans son appartement hippie néo-bourgeois. Il n'a jamais paru aussi heureux. Bowie est très inspiré par Hermione et compose musicalement plus facilement. Bowie joue de sa 12 cordes Gibson et laisse un peu tomber son côté vaudeville pour ce qu'offre alors les Canadiens Joni Mitchell ou Leonard Cohen. Ensemble, avec John Hutchinson et Hermione, ils forment Feathers. Une formation qui croise poésie, musique et mime. Un numéro montre Bowie mimant un vieil homme au dos courbé qui avance difficilement. Il trouve un joint au sol. Le fume, Ce qui le redresse et lui donne de la vigueur. Très 60's. Tout le monde gratte la guitare. Tout ceci lui fait oublier le monde de la musique populaire et ses contraintes. Il s'exprime autrement, mais un peu n'importe comment. 

Mais il n'a toujours pas vraiment d'argent. Ken lui finance une idée de présenter un video pour se vendre. Mais c'est encore sous le radar. Hermione se fait offrir un rôle dans un film appelé Song of Norway qui met en vedette Florence Henderson, future maman Brady dans The Brady Bunch. Hermione doit être en Scandinavie pendant 7 mois. David savait que ça se terminait probablement là. Peu de temps après, elle l'appelait pour lui dire qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre. Il écrit ses chansons les plus personnelles. Il lui parle directement avec une note amoureuse qu'il ne lui enverra que musicalement. 

Même si David compose à nouveau, l'étiquette Decca le laisse tomber. David est au plus bas moralement. Afin d'arriver financièrement, il accepte de travailler dans un magasin de photocopieuse et lave des salles de bains, dans des ménages. Il faut vraiment le savoir mais Bowie joue dans une publicité pour la crème glacée Luv tournée par un jeune réalisateur du nom de Ridley Scott. Quand il est demandé pour complice d'un tour de magicien, il doit faire un emprunt afin de prendre le train pour s'y rendre et en revenir. David pense tout abandonner. Il pense devenir moine bouddhiste. Et c'est là que David va voir le film de Kubrick. Si il cherchait à s'évader, il se trompait. Il plongeait en lui. 

Il met tout ce qu'il ressent dans sa chanson. Ses insécurités. À l'origine, il pense en faire un duo à la Simon & Garfunkel avec son ami John Hutchinson lui répondant de la terre. Hutch et lui enregistrent un démo autour du jour de l'an 1969, face à face dans la chambre de David. Bowie y joue du vibraphone, un instrument que Marc Bolan lui donne. Ken Pitt remarque tout de suite l'énorme potentiel commercial du morceau et entre en sérieux mode promotion. Mais Hutchinson retourne vivre avec sa femme et son fils et Bowie doit présenter seul ce qu'il pensait être un duo. Mais Bowie a aussi une nouvelle partenaire: Mary. En jouant de la guitare, la voisine d'en bas, qui a deux enfants, est charmée par les sons et assez vite tout le monde habite ensemble. Ensemble, ils se demandent si ils ne devraient pas se partir un laboratoire d'exploration qui croiserait spiritualité (bouddhisme) et art. Ils se lancent dans le projet. 

Mimes, morceaux de Pink Floyd, Jimi Hendrix, Jacques Brel, poésie, spectacle de marionnettes, hare krishna, un centre pour jeunes psychédéliques. Tous les dimanches matins, David & Mary Finnegan transforment un pub en centre culturel. On y met des coussins partout. On s'y rassemble. Le 4 mai 1969, autour de 25 personnes se présentent à l'ouverture. La semaine suivante, le double. Dès la troisième semaine, les gens débordent jusque dans le jardin, en arrière. Bowie emprunte le rôle de guide à tout ces gens plus ou moins égarés. Au minimum, curieux. Et intéressés par sa musique qu'il présente. David couche avec Mary, mais avec plusieurs autres aussi. 

Calvin Mark Lee est un expatrié asiatique lié à une maison de disque, Mercury. Il a travaillé avec les Monkees et Jimi Hendrix. Il envoie la toute première lettre de fan à Bowie dont il a aimé l'unique album. Il est aussi amoureux de Bowie. Qui se la joue encore opportuniste, il veut être en contact avec Hendrix ou les Monkees, ou d'autres encore !  

Par Lee, Bowie rencontre une de ses employées, Mary Angela Barnett. Pour certains Barnett sera la planche de lancement, l'architecte de la carrière de Bowie, le feu sous sa casserole. Pour d'autres, elle sera la pire chose qui ait pu lui arriver. Peu importe, il ne fait aucun doute que sa rencontre avec Bowie a un impact majeur sur sa carrière. Un taureau vient de foncer dans le magasin. Née en 1949 d'un colonel d'armée Étatsunien à l'étranger, ses rapports avec le sexe seront toujours troublés. Issue de l'intensité, elle n'en sortira jamais. Lorsque son père la surprend à embrasser un garçon de son âge quand elle a 7 ans, elle est violemment battue par lui. À l'école secondaire, elle en est expulsée pour avoir voulu entretenir une liaison avec une autre fille. Quand elle rencontre Liberace, par hasard, en croisière, elle se convainc qu'elle sera chanteuse ou mannequin. Tant qu'il y a un public. En 1966, elle émigre en Angleterre afin d'y étudier le marketing artistique. Elle continue de rêver à la gloire artistique, mais reste modeste face à son talent. Elle a du verbe, mais pas un tempérament si attirant. Impulsive, elle "snap" facilement. Faisant la rencontre du patron de Mercury Records dans un salon de coiffure, ils ont une liaison et celui-ci lui fait rencontrer son employé Calvin Mark Lee qui lui, lui fait rencontrer Bowie.

Angie voit Feathers en spectacle. Elle est charmée par Bowie. Mais ne le verra en personne que trois ans plus tard. Elle se présente à leur premier rendez vous avec sa chemise rose et son pantalon, sa cravate en soie et sa veste pourpre. Les cheveux coupés très court. Très masculin pour une femme dans les swinging sixties de Londres. David est intrigué. Ils se rendent au lancement d'un album de King Crimson, et terminent la soirée ensemble. C'est la première fois que David tombe sur quelqu'un d'aussi déterminée que lui. Et le fait qu'elle se considère comme une libertine sexuelle lui plait encore plus. Ça viendra piéger Angie plus tard. Moins libertine qu'anticipé. 

Mary, Angie et David, cohabitent étrangement, ensemble. Cruciale support à David, Angie a de grandes idées. Calvin sait que Space Oddity sera un hit, surtout avec le lancement de la mission Apollo prévu en août, aux États-Unis. Calvin finance le démo. Angie réussit à convaincre le patron de Mercury de le signer. George Martin, producteur des Beatles, était le premier choix pour produire le nouvel album de Bowie. Mais il n'était pas fan de la chanson. Ken Pitt en restera stupéfait. Tony Visconti sera alors appelé. Mais Tony n'est pas plus fan du morceau. Il trouve que c'est opportuniste et plutôt cheap. Il passe alors la tâche à un associé de studio, Gus Dudgeon qui est plus que content de faire le boulot. 

Le 28 juin 1969, on commence à enregistrer en studio. Le même jour que David signe son contrat avec Mercury. David y joue du stylophone . Il y a aussi du mellotron, instrument nouvellement utilisé par les Beatles. On engage un étudiant, Rick Wakeman, pour le jouer. Il enregistre sa part en deux prises. Mick Wayne, à la guitare, joue de son briquet en métal sur son instrument afin d'imiter le bruit de lancer de fusée. Un classique est né. 

À la fin de la chanson, Major Tom est vidé émotivement. Mais à la fois, il est devenu absolument tout.

Très bouddhiste. 

Mercury fait tout pour que la chanson soit lancée avant la poursuite vers la lune Étatsunienne. Le 11 juillet, la chanson est lancée. 9 jours plus tard, les images de Neil Armstrong sont rendues publiques. La BBC utilise la chanson de David sans réellement prendre conscience des paroles. la BBC radio est plus prudente, attendant la fin de la mission pour la jouer, puisque la chanson promet, mélancolie, catastrophe et errance spatiale, quand même.

La chanson se rendra à la position 5, en Novembre. Bowie a son hit. Ken Pitt invite Bowie en Asie pour y jouer When I Live My Dream. Bowie y gagne un prix pour le video. John Jones pendant ce temps, se meurt d'un cancer du poumon. David se rend à son lit de mort avec son trophée et lui montre, tout fier avant qu'il ne meurt. John n'avait que 56 ans. 

Son album sera un collage de plusieurs maëlstrom personnels entre 1966 et 1969.

Toujours très (trop) spirituel, dans les jours suivant la mort de son père. David reçoit plusieurs fois des appels où au bout de la ligne, il n'y a que silence. David dira qu'il comprend que c'est son père qui vérifie si tout va bien. Il commence à répondre : "I'm allright, I'll manage". 

Non lavé et en quelque sorte un peu étourdi. 

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